Ces deux grandes régions qui forment le quart nord-est de la France, parfois nommé Grand Est français, ne manquent pas d’atouts. Mais il leur faut jeter les bases d’un nouveau développement pour rebondir.

La Bourgogne Franche-Comté

La Bourgogne-Franche-Comté est une grande région (la cinquième plus vaste région en France avec 47 784 km2), peu peuplée. Ses huit départements (Côte d’Or, Doubs, Haute Saône, Jura, Nièvre, Saône-et-Loire, Territoire de Belfort, Yonne) réunissent seulement 2,8 millions d’habitants, soit 59 habitants au km2. Bien reliée aux deux grands pôles économiques que sont Paris et Lyon, la région bénéficie d’une excellente infrastructure de transport, lignes de TGV vers Paris et vers l’Est (Bâle, Strasbourg…), autoroutes reliant l’Allemagne et l’Espagne, Paris et le sud de la France.
Mais la région joue un peu les belles au bois dormant. La population diminue et le tissu urbain reste peu dense. La plus grande ville, Dijon compte 155 000 habitants (la Métropole, Dijon Métropole et ses 23 communes : 251 897 habitants. Dijon, Besançon (134 000 habitants), Montbéliard (108 000), et une douzaine de petites villes de quelques dizaines de milliers d’habitants positionnées plutôt à l’est, constituent une toile urbaine un peu trop lâche.
A une époque où l’économie est tirée par les activités du tertiaire, cette faiblesse vient gommer l’un des atouts forts de la région : une solide industrie. Avec un emploi sur six dans l’industrie (17,6%), c’est la région la plus industrielle de la France. L’industrie métallurgique (Areva, Aperam…), les transports (Alsthom), l’industrie automobile avec Michelin, PSA Peugeot Citroën à Sochaux, l’industrie agro-alimentaire, l’équipement électrique sont quelques-unes des spécialités locales. Mais cette industrie, comme partout en France se rétracte, baisse de l’emploi de 22% entre 2006 et 2015. Et les relais de croissance viennent à manquer.
L’agriculture avec ses filières vins, fromages, volailles est un point fort de l’économie régionale, mais elle ne représente que 4% de l’emploi et de la valeur ajoutée.
Le tertiaire souffre d’une sous-représentation de divers services (activités scientifiques, information-communication) que l’on peut trouver à Paris, tandis que le commerce est freiné par la faible démographie.

L’économie bourguignonne a tendance à s’affaiblir (les experts de l’Insee ont même repéré un décrochage du PIB entre 2008 et 2014). Néanmoins, les indicateurs sociaux résistent bien. Le taux de chômage en 2019 est d’environ un point inférieur au taux national (7,4% contre 8,4%). Cette résistance provient probablement de la bonne santé du sous-territoire qui s’étend de Mâcon au sud à Belfort au nord-est, et qui avec Châlon-sur-Saône, Beaune, Dijon, Besançon, Montbéliard, fait preuve d’un beau dynamisme. La proximité du riche voisin suisse joue également de façon positive pour la partie Est de la région.

Le Grand Est  

Le Grand Est (Champagne-Ardenne, Lorraine, Alsace) est la 4e région française par sa superficie (57 433 km2) et 6e en nombre d’habitants (5,5 millions d’habitants). Ce chiffre global masque cependant une démographie très disparate, avec une forte densité de population en Alsace (226 habitants/km²) et faible en Champagne-Ardenne (52 habitants/km²).

Le Grand Est est surtout la première région frontalière française, traversée par un faisceau de transports transeuropéens, voies fluviales, voies ferroviaires, lignes aériennes, autoroutes reliant la France à ses voisins européens. La région peut s’enorgueillir d’une forte industrie (16% des salariés) avec une présence dans l’automobile, la métallurgie, le textile, les produits pharmaceutiques, l’équipement mécanique. Néanmoins, cette industrie a tendance à se rétracter depuis 2008 : elle a supprimé environ 15% d’emplois contre 10% au niveau national.
Le Grand Est peut aussi s’appuyer sur son agriculture. C’est l’une des premières régions agricoles avec la production de céréales, et la viticulture (vins de Champagne, vins d’Alsace…). La région peut aussi s’appuyer sur de beaux atouts touristiques avec des sites classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, des routes du vin, des parcs naturels régionaux, plusieurs grands musées et scènes réputées.
Au global, avant l’épisode Covid, la région avait réussi en 2019 à faire baisser son chômage pour la cinquième année consécutive (7,8% à fin 2019), baisse concomitante aux bons résultats en termes de créations d’entreprises.
Comme pour nombre de régions, il s’agit pour le Grand Est de redémarrer après le soudain coup de frein imposé par le confinement et la lutte contre le Covid, et surtout de préparer l’avenir. Cet avenir passe par le rayonnement des grandes métropoles régionales (Strasbourg, Grand Nancy, Metz…), le développement de nouveaux écosystèmes liés à la recherche et développement, autour de grandes universités et de pôles de compétitivité, ou la future labellisation French Tech de Strasbourg et Mulhouse.

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