La finance verte s’inscrit dans le cadre global de l’investissement responsable, un type d’investissements qui ajoute aux critères financiers, des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (critères ESG). Plusieurs instruments financiers, vecteurs de la finance verte, permettent de rendre les flux financiers compatibles avec les grands objectifs environnementaux publics.

Les Green bonds

Les Green bonds constituent l’outil principal de la finance verte. Ces emprunts émis sur le marché par une entreprise auprès d’investisseurs permettent de financer ou refinancer des projets contribuant à la transition écologique et répondant aux critères ESG des investisseurs.
En 2007, le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) créé par les Nations Unies, publiait un rapport établissant un lien incontestable entre l’activité humaine et le réchauffement de la planète. Suite à ce constat, un groupe de fonds de pension suédois a réfléchi à des initiatives pour lutter contre le changement climatique. Ces réflexions ont abouti à la première émission obligataire verte en novembre 2008 par la Banque Mondiale.
Des « Green Bond principles » ont été définis. Pour être qualifiée de « verte », l’émission doit faire l’objet d’un reporting détaillé sur les investissements et le caractère écologique des projets qu’elle finance. Les projets peuvent aussi bien concerner le développement des énergies renouvelables que la gestion durable des déchets et de l’eau, ou encore le développement de nouveaux modes de transport propres.
En 2018 les émissions obligataires vertes ont fêté leurs dix ans d’existence pour un encours global de 167 milliards de dollars en 2018 soit 2,8 % de l’ensemble des émissions obligataires dans le monde, contre 2 % en 2017.

Les obligations vertes ont impacté les investisseurs qui communiquent de plus en plus sur leurs investissements dans des obligations vertes ou d’autres titres labellisés. Des critères « verts » commencent à être définis et les agences de notation s’y intéressent. Moody’s est devenu fin mars l’actionnaire majoritaire de l’agence Vigeo Eiris, spécialiste de l’Investissement Social Responsable (ISR) et des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), pris de plus en plus en compte dans les décisions d’investissement et d’analyse des risques.

Reste une difficulté dans la définition et l’évaluation d’un projet vert. Ainsi, la Chine émet de très nombreux green bonds pour construire des « centrales à charbon propres », arguant que cet investissement sert à diminuer l’impact négatif de cette technologie polluante.

Covered bonds

Autre levier d’action, les covered bonds, obligations sécurisées sur le marché des crédits immobiliers. Les premiers covered bonds « verts » ont été émis en 2016.
Ils visent à financer des infrastructures à faibles émissions carbone. Pour être qualifié « vert », un covered bond doit répondre aux critères « Climate Bonds Standard » délimitant les actifs et les projets finançables.
Le marché des green covered bonds, encouragé par les agences de notation, présente un fort potentiel de développement pour les banques. Récemment (le 10 juin 2019), l’EBRD (European Bank for Reconstruction and Development) a investi dans la première émission majeure de covered bonds verts en Pologne. Les autorités règlementaires apportent leur soutien à ce marché. Le traitement prudentiel – avec le LCR – Ratio de liquidité à court terme, ou Solvabilité 2 via le risque de spread, est plus favorable que pour d’autres instruments. L’harmonisation règlementaire européenne de la réglementation se poursuit : en juin 2018, le Luxembourg a reconnu le régime des « green covered bonds ».

Les fonds verts

Les investisseurs peuvent également s’orienter vers des fonds verts dédiés à l’environnement. Le fonds vert défini par Novethic* est composé d’actions ou d’obligations d’entreprises dont une part importante du chiffre d’affaires provient d’activités liées à l’environnement. En 2013, Novethic crée le premier label dédié aux fonds verts finançant des entreprises à impact positif sur l’environnement. Depuis, la plupart des sociétés de gestion ont créé des fonds verts.
De leur côté, les Etats se mobilisent. Le Fonds verts pour le climat, mécanisme financier de l’Organisation des Nations Unies, créé à la conférence sur le climat de Cancun en 2010, ambitionne de lever 100 milliards de dollars d’ici à 2020.

La Commission européenne qui a annoncé en mars 2018 un plan d’action pour développer la finance durable, souhaite mieux définir les projets verts et lancer un label européen, afin de faciliter l’éclosion et le financement de nouveaux projets dans différents domaines (l’eau, l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique, la gestion des déchets…).

Se désinvestir du polluant, investir dans le bénéfique

La finance verte pour les investisseurs consiste aussi à se désengager des entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre ou celles à risques environnementaux. Au fil des ans, les critères d’investissement et les indicateurs se sophistiquent, avec dans certains cas des combinaisons de critères sociaux (emploi, santé) et environnementaux. L’exigence de transparence et d’engagement ISR (Investissement Social et Responsable) se fait de plus en plus forte. Une bonne nouvelle pour la planète !

*Novethic : filiale de la Caisse des Dépôts, à la fois un média sur le développement durable et un centre de recherche sur l’Investissement Social Responsable et la Responsabilité Sociale des Entreprises.

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