Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels

Une hausse des taux qui s’amplifie

Au 4ème trimestre 2022, le taux moyen des crédits a atteint 2,22%.

Depuis décembre 2021, le taux moyen a augmenté de 128 points de base sur l’ensemble du marché. Fin 2021, on pouvait emprunter sur 20 ans à 0,99%. Un an plus tard, il faut débourser 2,30%. La hausse des taux est généralisée, concernant à la fois tous les secteurs (travaux, ancien, neuf), toutes les durées, toutes les catégories d’emprunteurs.
Paradoxalement, les banques n’en profitent pas, la Banque Centrale ayant relevé son principal taux de refinancement. Déjà enrayée, la production nouvelle de crédits n’a pas réussi à rebondir.

La durée des crédits atteint un niveau jamais observé

La durée moyenne des crédits ne cesse de s’allonger pour atteindre en décembre dernier 20,7 ans, soit 248 mois. En 2001, les emprunteurs s’endettaient en moyenne pour 13,6 ans (163 mois).
La très longue maturité est devenue la norme. Au 4ème trimestre 2022, l’essentiel des prêts (65,2% des prêts bancaires à l’accession à la propriété) ont été octroyés sur une durée de 20 à 25 ans, contre 55,2% en 2021. La part des prêts courts (15 ans et moins) tombe à 14,3% à la fin 2022 contre 16,4% en 2021.
L’amortisseur de la durée des crédits permet d’adoucir les contraintes liées à la hausse des prix des logements, l’augmentation des apports personnels, et la remontée des taux.
Les plus jeunes ménages (moins de 35 ans), désavantagés en règle générale par de faibles apports et une moindre capacité d’emprunt, en profitent le plus. Au quatrième trimestre 2022, 78,2% ont emprunté sur plus de 20 ans (61,3% en 2019). Pour autant, l’effet « amortisseur » de l’allongement des durées risque un jour de perdre de son efficacité face à une remontée prolongée des taux.

Le coût des opérations progressent

Le coût moyen des opérations s’élève sous l’effet d’une transformation de la demande. Les clientèles les plus modestes ont été affectées par la perte de pouvoir d’achat et par la contraction de l’offre bancaire. Les ménages qui entrent sur le marché sont plus aisés, et mènent des projets plus importants (en termes de surfaces ou de qualité de biens). Cela induit mécaniquement une hausse du coût des opérations, établi au 4ème trimestre 2022 à 5 années de revenus contre 4,7 au 3ème trimestre. Le niveau de l’apport personnel n’a cessé de croître depuis trois ans : +43,5% entre le 4ème trimestre 2019 et le 4ème trimestre 2022, soit un supplément d’apport de 7,5 mois d’un emprunteur disposant de moins de trois SMIC.

Malgré le déplacement de la demande, l’indicateur de solvabilité, chahuté par une forte hausse des prix des logements, continue de se dégrader. Cette tendance est notamment liée à l’importance des projets immobiliers financés et au montant moyen des crédits mobilisés.

La chute de la production s’accélère

Les experts avaient vu juste il y a trois mois déjà. La dégradation du marché des crédits est incontestable.

Elle s’est encore amplifiée au 4ème trimestre, avec une chute en décembre de -44,1% pour la production et -42,6% pour le nombre de prêts. Dans le neuf, la production en décembre a dégringolé de -46,5% et le nombre de prêts de -44,6%.
Le décrochage s’est produit entre le printemps et l’été, sous le double effet de la remontée des taux et des hausses des prix de l’immobilier. Pour mémoire, rappelons que le coût des logements anciens a augmenté de +4,2% en 2022, hausse continue depuis 2019 (+14,5% entre 2019 et 2022).
A l’automne, l’offre de crédits n’a pu se redresser, contrairement à un mouvement classiquement enregistré. Malgré la revalorisation du taux d’usure depuis le 1er octobre, les marges des banques ont été comprimées par le relèvement des taux de la Banque Centrale Européenne, et cette détérioration de la profitabilité a contribué à la contraction de l’offre bancaire.
Sur l’ensemble de l’année 2022, le décrochage est de 20%, tant pour la production (-19,9%), que pour le nombre de prêts (-20,5%). Depuis la crise financière de l’automne 2008, le marché n’avait pas connu une récession de cette ampleur, exceptionnelle tant par la durée de la baisse que par la généralisation à tous les secteurs de l’immobilier résidentiel.
Selon l’Observatoire de la Production de Crédits Immobiliers*, après une année 2021 exceptionnelle au cours de laquelle la demande de crédits immobiliers des particuliers avait atteint 199,5 milliards d’euros (+17,3%), la production de crédits devrait reculer de 9,8% en 2022 (180 milliards d’euros). Les experts anticipent la poursuite du recul en 2023.

  • Source : Observatoire de la Production de Crédits Immobiliers  – Offres acceptées en milliards d’euros hors renégociations, rachats de crédits et prêts relais

Depuis toujours Crédit Logement accompagne les banques dans le financement de l’immobilier résidentiel.

Face aux évolutions du marché et pour soutenir l’accès à la propriété des ménages aux revenus modestes, le dispositif du Bail Réel Solidaire ou BRS a été lancé dès 2016. Crédit Logement est le 1er établissement à s’engager pour cautionner les prêts liés au BRS.

Pour continuer à déployer ce dispositif, Crédit Logement et Foncier Solidaire France ont travaillé ensemble en 2022 afin d’adapter le dispositif de la garantie au mode d’accession à la propriété en BRS. Foncier Solidaire France est une association dont la vocation est de regrouper l’ensemble des Organismes de Foncier Solidaire agréés. Cet organisme poursuit deux objectifs : capitaliser et mutualiser l’expertise développée par ses membres, et se positionner comme un acteur identifié auprès des pouvoirs publics et des partenaires nationaux.

Le fruit de ce dialogue constructif a permis de trouver un consensus sur la rédaction de clauses sécurisant le montage d’un prêt sur caution à intégrer dans les actes. Cette nouvelle rédaction donne satisfaction tant aux OFS qu’aux établissements bancaires, permettant ainsi de sécuriser le processus.

Parmi les nombreuses manifestations qui font la promotion de ce dispositif au niveau national, Crédit Logement a assisté à deux d’entre elles.
• Le premier évènement était le Congrès HLM, en septembre à Lyon, qui mettait en avant le modèle des OFS, qui sont un peu plus d’une centaine à ce jour, et leur succès croissant. Plusieurs problématiques ont été abordées : le montage OFS/BRS et les dérives vers la spéculation foncière et immobilière. Egalement, les garanties apportées dans le cycle de vie d’une opération par les opérateurs. Un moment riche en échanges pour fédérer autour du logement social.
Les 4èmes journées des OFS se sont tenues en fin d’année sur Paris. Beaucoup de thèmes ont été évoqués également pour comprendre l’importance de ce dispositif dans un marché immobilier en pleine transformation.

Tout est maintenant en place pour accompagner le développement du BRS.

Un an après le lancement de la solution CL.Data, nous avons souhaité faire le point sur la satisfaction de nos utilisateurs.

CL.Data, une application Crédit Logement

Dédiée aux professionnels, la solution CL.Data a été conçue pour faciliter la lecture des évolutions du marché des crédits immobiliers et pour enrichir les analyses des taux en toute autonomie.
Notre méthodologie basée sur celle de L’Observatoire Crédit Logement/CSA, garantit des taux affichés représentatifs du marché et comparables de manière fiable. Concrètement, CL.Data se base sur le même périmètre d’étude et les mêmes règles que L’Observatoire Crédit Logement / CSA.

 Le périmètre de l’enquête de satisfaction

Les objectifs de l’enquête étaient de :
• Mesurer la satisfaction des clients CL.Data, 1 an post lancement
• S’assurer que l’offre corresponde aux attentes en termes d’usages, de critères proposés
• S’assurer que les évolutions fréquentes (rajout de critères/fonctionnalités) ont été remarquées, et/ou appréciées.

L’enquête s’est déroulée en ligne entre septembre et octobre 2022.

De nombreux points forts pour CL.Data.

Un très bon taux de satisfaction globale de 94,4%.

La fiabilité des données fait l’unanimité et l’adéquation entre les besoins des utilisateurs et la solution CL.Data est reconnue (100% de satisfaits). Plébiscite de l’ergonomie et facilité d’utilisation de l’application sont également à l’honneur.

Toutefois, la date de mise à disposition des nouvelles données et la fréquence de mise à jour des données sont des points d’amélioration.
On note une forte intention de renouvellement d’abonnement : 83% des répondants. De même, une forte intention de recommandation exprimée par une note moyenne de 8,2/10.
Sur le podium des évolutions souhaitées par nos clients utilisateurs on retrouve : davantage de critères (67%), la personnalisation des tranches des critères (61%) et la personnalisation de la zone géographique (39%).

Ça vous intéresse ? On planifie une démo !

Rendez-vous avec notre équipe pour vous accompagner dans votre découverte de notre offre. Différentes formules et options peuvent vous être proposées selon votre profil et votre budget.

CL.Data vous accompagne dans votre pilotage des taux ou vous permet de disposer, pour une étude ponctuelle, d’une visibilité très complète du sujet.
www.cldata.fr

Une année contrastée pour Crédit Logement, avec un nombre de prêts garantis* sur l’année 2022 qui s’élève à environ 399 000 prêts, soit une baisse de 25% par rapport à l’année précédente, avec un montant total cumulé proche de 90,2 milliards d’euros soit -23% par rapport à 2021.

Les 2 nouveautés de l’année

Une nouvelle identité de marque
Notre nouvelle identité réaffirme notre volonté de développer et pérenniser l’accès à la propriété pour le plus grand nombre.
A travers notre nouveau logo et notre nouvelle signature « Garantir votre sérénité », nous affichons notre neutralité et bienveillance pour rester engagés aux côtés des banques et des emprunteurs pour sécuriser les prêts immobiliers.

La tournée du Big Tour
Une première participation cette année pour Crédit Logement au Big Tour organisé par BPI France. Entre avril et octobre, nous étions présents sur 10 dates réparties dans toute la France. L’occasion de rencontrer nos partenaires en région, et surtout la possibilité d’échanger et d’expliquer aux particuliers visiteurs du village notre rôle et nos missions dans l’écosystème du crédit immobilier. Le but était aussi de communiquer sur notre nouvelle identité de marque.
Enfin, l’innovation, avec nos récentes offres que sont CL.Data et CL.Estim.

Le bilan de nos offres/services

La Formation
Cette année, nous avons fêté les 5 ans de La Formation par Crédit Logement. Depuis sa création en 2017, le nombre d’apprenants continue sa progression pour atteindre près de 3 000 formés.
La satisfaction est très bonne également avec un taux moyen de 95%. Le taux de réussite des apprenants avoisine les 99,2%.
Des contrats renouvelés sur 2022 avec un retour aux formations en présentiel et en master class.
Pour en savoir plus, consultez le site de La Formation.

 

CL.Data
Lancée fin 2021, CL.Data est la solution de Crédit Logement qui permet de comparer les taux de crédit immobilier. Les données proposées par CL.Data s’appuient sur la méthodologie reconnue de L’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ces données sont représentatives de tout le marché, significatives, homogènes et donnent donc des points de repère fiables dans l’analyse et la comparaison des évolutions.
Une belle réussite pour CL.Data qui compte à ce jour 14 clients qui ont déjà souscrit à notre solution.
Pour en savoir plus, consultez le site CL.Data ou notre vidéo de présentation.

 

CL.Estim

2022 a aussi été marquée par le lancement de CL.Estim. La solution conçue pour permettre aux banques et professionnels de l’immobilier de répondre aux enjeux réglementaires et opérationnels de l’estimation de biens immobiliers résidentiels situés en France (y compris outre-mer). CL.Estim a rapidement évolué pour répondre aux besoins du marché en proposant dès mars 2022 l’estimation unitaire via formulaire.

Pour en savoir plus, consultez le site CL.Estim ou notre vidéo de présentation.

* Source : Chiffres de la production payée Crédit Logement au 31/12/2022.

Nous vous interrogeons régulièrement sur différentes étapes de notre relation pour nous améliorer continuellement.

Périmètre de l’enquête de satisfaction

Nous avons réalisé une enquête de satisfaction téléphonique du 19 septembre au 7 octobre 2022 (enquête précédente 2018) concernant notre prestation de recouvrement.

Nous avons à ce titre interrogé tous les réseaux bancaires en relation avec les équipes « Appel en garantie », avec un total de 55 répondants.

Les objectifs de cette enquête étaient :
• Mesurer votre satisfaction quant à la prestation de recouvrement sur la partie appel en garantie
• Identifier des axes d’amélioration
• Mesurer vos connaissances sur la performance de notre service recouvrement.

Une satisfaction globale forte

94.5% d’entre vous êtes satisfaits de la prestation de recouvrement de Crédit Logement.

Ce résultat est en hausse significative par rapport à 2018.

Constitution et transmission des dossiers d’appel en garantie via l’extranet

Vous êtes 89.1% à être satisfaits de la constitution et la transmission des dossiers d’appel en garantie Crédit Logement via l’extranet.

Dans le détail, sont principalement plébiscitées les modalités de prise en charge du dossier (94.2% de satisfaits) ou la possibilité d’envoyer des pièces complémentaires au dossier à tout moment (89.1% de satisfaits). Nous notons cependant vos attentes sur la rapidité de montage du dossier (77.4% de satisfaits) et la facilité à suivre l’état d’avancement du dossier (70.4% de satisfaits).

En particulier concernant l’extranet, nous avons entendu vos suggestions d’amélioration :
• la possibilité de transmettre des fichiers de façon plus fluide
• le suivi de l’état d’avancement de votre dossier
• l’échange avec les personnes en charge du dossier directement sur l’applicatif.
Nous essayerons de nous en rapprocher le plus possible pour toujours vous satisfaire.

Echanges avec les interlocuteurs du service Appel en garantie

Vous êtes 95.3% à être satisfaits des échanges avec les interlocuteurs de notre Direction du Recouvrement.

Dans le détail, vous êtes fortement satisfaits des contacts écrits avec en particulier les réponses obtenues jugées comme claires et pertinentes (90% de satisfaits). Le délai de réponse à l’écrit est bon (87.8% de satisfaits) mais est en retrait par rapport aux autres items.

Les contacts téléphoniques font l’unanimité en termes de compréhension de la demande, de maîtrise du sujet, clarté des explications, réponses adaptées. Cependant en net retrait, la facilité à joindre un interlocuteur (85.7% de satisfaits).

Connaissance de nos indicateurs

Taux moyen de refus de prise en charge, délai de prise en charge entre la saisine et le décaissement, part moyenne de dossiers impayés remis en gestion normale sont des indicateurs peu connus.

Mais quand on vous interroge, ces différentes performances de la Direction du recouvrement sont satisfaisantes pour 96,3% d’entre vous. Pour 29,1%, ces résultats sont mêmes meilleurs que ce que vous pensiez.

Une année 2022 qui débute dans un contexte peu favorable avec une crise inflationniste et le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Un marché immobilier qui perd progressivement de son dynamisme, contraint par une forte hausse des taux d’intérêts, du coût des matières premières, et une offre bloquée par la contrainte des taux d’usure.

L’activité de crédits immobiliers

Un atterrissage autour des 1 133 000 transactions dans l’ancien (selon les chiffres des Notaires du 3ème trimestre 2022). Pour rappel, nous étions à fin 2021 à 1 177 000 transactions.

Un ralentissement confirmé par la production de crédits immobiliers aux particuliers, selon la Banque de France, estimée à 218,4 Mds € à fin 2022 (hors rachats et renégociations) en baisse de 3% par rapport à 2021.

Les taux et les durées

Depuis décembre 2021, L’Observatoire Crédit Logement / CSA constate que le taux moyen a cru de 128 pdb sur l’ensemble du marché : tous les taux ont augmenté à un rythme comparable, quelle que soit leur durée à l’octroi. En effet, le taux d’intérêt moyen était à 1,06% en décembre 2021, il s’élève à 2,34% un an après.
Les augmentations successives ont été directement liées à la remontée des taux de financement, et malgré tout limitées par le taux d’usure.

Au niveau de la durée moyenne annuelle, elle s’établit à 242 mois (à 234 mois en moyenne sur 2021). La durée moyenne des prêts a continué à augmenter et a gagné 6 mois depuis janvier 2022 pour contrer des conditions de financement dégradées et une augmentation des prix toujours importante.

Les prix de l’immobilier

Les évolutions concernant les prix de l’immobilier sont toujours très différentes selon les régions et selon les marchés : selon le baromètre de LPI Se loger, +4,9% dans l’ancien et +5% dans le neuf sur l’année. Néanmoins, l’augmentation des prix ralentit. Au niveau des régions, en 2022, les trois villes les plus chères sont franciliennes et affichent des prix supérieurs à 10 000 €/m².
Globalement, la hausse des prix se concentre pour la majorité dans les villes provinciales, qui attirent une demande que les restrictions d’accès au crédit écartent des grandes villes.

Deux phénomènes remarquables en 2022 

Le premier c’est le retour sur ces derniers mois des offres de prêts à taux variable en lien avec la gestion de la contrainte du taux d’usure. Pour l’instant, cette hausse est significative essentiellement au niveau des groupes mutualistes. On atteint pour certains 6%* de la production à fin 2022. Mais au global, on reste à un niveau encore faible autour des 1%*, sachant que ces prêts sont quasi exclusivement des prêts avec un cap.

Ensuite, on a pu remarquer une tendance à l’allongement des délais de vente : prolongation des relais, surtout sur Paris et Intramuros, et même des activations de clauses suspensives pour les acheteurs qui n’ont pas obtenu d’accord pour leur crédit.

Quoi qu’il en soit, les indicateurs macro-économiques ne devraient pas beaucoup évoluer dans les prochains mois, impactant évidemment le marché immobilier. Crédit Logement est prêt pour le redémarrage.

* Source : Chiffres de la production cautionnée Crédit Logement de janvier 2022 à décembre 2022.

Observatoire Crédit Logement / CSA du financement des marchés résidentiels

Hausse des taux et baisse de la production : le marché s’inquiète

Les taux remontent. Et même si les taux réels sont actuellement négatifs, les ménages sont inquiets. Quant à la production de crédits, elle passe du ralentissement à la dégradation.

Ukraine et inflation. Ce couple d’événements explique le retour des tensions financières et la remontée des taux. Depuis janvier 2022, le taux des crédits a augmenté de 82 pdb (points de base).

Au 3ème trimestre 2022, le taux moyen des crédits s’est établi à 1,78%. Toutes les catégories d’emprunteurs et toutes les durées sont concernées. A titre d’exemple, en septembre 2021, on pouvait emprunter sur 20 ans à 0,99%. Un an plus tard, toujours pour une durée d’emprunt de 20 ans, le taux est passé à 1,88%.
Les emprunteurs peuvent néanmoins se réconforter en considérant le rythme de l’inflation : selon l’Insee, de juillet 2021 à juillet 2022, l’indice des prix à la consommation harmonisé a augmenté de 6,8 %. Compte tenu de cette inflation, les taux d’intérêt réels sur les crédits immobiliers sont largement négatifs, phénomène rare jamais constaté depuis les années 1950.

La durée des crédits, amortisseur de conjoncture

Au 3ème trimestre 2022, la durée moyenne des prêts accordés a été de 241 mois (260 mois pour l’accession dans le neuf et 253 mois pour l’accession dans l’ancien). Désormais, on emprunte en moyenne sur 20 ans, contre 13,6 ans (163 mois) en 2001. En septembre 2022, 65 % des prêts bancaires à l’accession à la propriété ont été octroyés sur des durées de 20 ans à 25 ans. Toujours en septembre 2022, les prêts courts (15 ans et moins) n’ont représenté que 14,3% de la production, contre 20,2% en 2019.
Cet allongement de la durée des crédits contribue à ralentir le recul de la production de crédits. Pour autant, notent les experts de l’Observatoire Crédit Logement / CSA, il n’est pas suffisant pour contrebalancer la hausse des prix des logements ou la hausse des taux d’apport personnels exigés. Surtout, l’efficacité de cet amortisseur s’érode avec la poursuite de la hausse des taux.

Le coût des opérations encore à la hausse

Le coût relatif des opérations réalisées atteint des niveaux très élevés : 4,7 années de revenus au 3ème trimestre 2022, contre 4,6 années il y a un an à la même époque. Il semble que cela reflète en partie une transformation de la demande, en faveur des ménages les plus aisés et des projets les plus ambitieux. Rappelons que les revenus des ménages les mieux dotés et les plus actifs sur le marché augmentent rapidement : +4,3 % pour les neuf premiers mois de l’année, en glissement annuel.
De leur côté, les clientèles les plus modestes sont fragilisées par le climat anxiogène, la remontée de l’inflation, la perte de pouvoir d’achat, et davantage touchées par les nouvelles exigences en matière d’apport personnel.
Le niveau de l’apport personnel s’accroît de 13,8 % pour les neuf premiers mois de l’année (en glissement annuel) contre +13.3 % en 2021. Par rapport au 4eme trimestre 2019, le niveau de l’apport personnel au 3ème trimestre 2022 a bondi de 44,5%. Concrètement, cela représente un supplément d’apport de sept mois de revenus pour un emprunteur disposant de moins de trois SMIC.
Avec la hausse des prix des logements, l’indicateur de solvabilité de la demande se dégrade encore. Une baisse liée à des achats plus ambitieux et à un montant moyen de crédits en hausse (+ 6,6 % pour les 9 premiers mois de l’année, en glissement annuel).

La dégradation du marché, un constat indéniable

Pour les observateurs spécialisés, on est désormais passé du ralentissement de la production à une dégradation du marché. Fin juin, le nombre de prêts accordés a reculé de 7,3% (mesuré en niveau semestriel glissant). La production de crédits a chuté de 5,6%. L’origine de cette dégradation est ancienne. Le rythme de production a ralenti dès l’été 2021. Progressivement, le resserrement des conditions d’octroi des crédits (liées aux critères de la HCSF) a commencé à se mettre en place. Nombre de ménages parmi les moins bien dotés en apport personnel ont dû renoncer à leurs projets d’achats.

Courant 2022, un cocktail de mauvaises nouvelles – conflit en Ukraine, retour de l’inflation, début de remontée des taux- a atteint le moral des ménages. De leur côté, les banques ont souffert dès le début de l’été d’un manque de profitabilité, dû notamment au maintien d’un taux d’usure inadapté alors que la BCE relevait son principal taux de refinancement.
La production réalisée durant les deux mois d’août et de septembre a dévissé de -32,4%, en glissement annuel, et le nombre de prêts de -34,7%. Dans son tableau de bord trimestriel 3ème trimestre 2022, l’Observatoire Crédit Logement / CSA pointe : « Une telle chute ne s’était pas constatée depuis l’automne 2008, au plus profond de la crise financière internationale. »
En niveau annuel glissant, la production de crédits a baissé à fin septembre de 9,5 %, en glissement annuel, et le nombre de prêts de 11,5%. Dans le neuf, le nombre de prêts accordés en septembre a reculé de 12,7%, et dans l’ancien de 20,6%.

Proptech (Property Technologies, en français « Technologie immobilière »), c’est le terme qu’on entend depuis déjà plusieurs mois dans le monde de l’immobilier. Nouvelle tendance, buzzword ou véritable révolution pour le secteur ? Décryptons ensemble ce phénomène, ses acteurs, ses enjeux et sa place dans le monde de l’immobilier.

Pour commencer, définissons la proptech : « c’est un terme collectif utilisé pour les startups qui fournissent des produits innovants, technologiques ou des modèles nouveaux pour les marchés immobiliers. » Autrement dit, sur la base d’innovations technologiques, l’objectif est d’améliorer l’efficacité du secteur, tout en répondant aux nouvelles attentes des clients.
Une tendance clairement identifiée qui intéresse fortement les investisseurs. La proptech est donc très hétéroclite, elle regroupe en fait tous les métiers de l’immobilier, du financement ou du courtage jusqu’à la construction, en passant par les néosyndics.

Sa petite sœur la Contech (Construction Technologies) est aussi vivace puisqu’on relève qu’au cours des trois premiers mois de 2022, les startups européennes Proptech et Contech ont levé un total de 880 millions d’euros* . C’est 5 fois plus qu’il y a un an à la même période.
Parmi les startups françaises, Axeleo s’est fait remarquer en réalisant la plus grande levée du trimestre en récoltant 150 millions d’euros pour développer son outil de suivi des données des émissions carbone des bâtiments. Autre exemple, l’expérience proposée par Luko, néo-assurance française, est entièrement dématérialisée, de l’ensemble de la gestion de la relation client, de la souscription et l’inscription du bien à la déclaration et gestion des sinistres ; le tout géré depuis la plateforme et l’espace personnel du client. La startup vient de communiquer sur une levée de près de 50 millions d’euros.

Simplifier 

Ces acteurs s’adaptent aux habitudes numériques des nouvelles générations, habituées à piloter leur vie depuis leur téléphone, tablette et autres pour faciliter les différents processus liés à l’immobilier comme la recherche de biens, le financement, les travaux, ou la gestion locative. Pour toujours mieux fluidifier, des startups proposent même de participer à l’achat du logement pour des jeunes ménages dont l’apport est insuffisant.

Tokeniser 

C’est-à-dire séparer des bouts d’immeubles ou de maisons en plusieurs parts.
Suite à la crise sanitaire, des acteurs ont essayé de repenser le marché de la résidence secondaire désormais en plein boom. On peut prendre le cas de Prello, créée en août 2021, qui achète un bien, réalise sa rénovation, y intègre des meubles et le revend en plusieurs parts via une Société Civile Immobilière. L’avantage mécanique est de faire ¬baisser le ticket d’entrée pour des investisseurs qui ont les moyens d’acheter sans passer par le crédit.

Réduire le temps 

On le sait, l’immobilier est marqué par la lenteur des processus : la construction, la vente et même la rénovation peuvent être très longs. Le constat est que les processus sont chronophages, nécessitant parfois rendez-vous sur rendez-vous. Aujourd’hui, dans un environnement où tout est précipité, la société HABX par exemple s’adresse aux promoteurs immobilier pour leur permettre de faire visualiser les projets en 3D. Gain de temps pour les professionnels et pour les clients, il devient simple de se projeter et de réfléchir au meilleur agencement pour leur futur logement.

Capitaliser sur la data 

Le monde de l’immobilier amasse un nombre exponentiel de données, mais encore faut-il être capable de les analyser et les interpréter pour en tirer le bon service. La société GRIDKY est à l’origine du premier comparateur intelligent de biens neufs pour les gestionnaires de patrimoine, les banques, ou encore les courtiers. Elle s’appuie sur une connexion en temps réel aux stocks disponibles chez plus de 150 promoteurs.

De même, avec ses nouvelles offres CL.Data et CL.Estim, la data reste pleinement au cœur des services proposés par Crédit Logement aux professionnels de l’immobilier qui permettent d’avoir une vision du marché fine et récente, piloter ses taux ou estimer ses biens….

La blockchain, la réalité virtuelle ou augmentée, les objets connectés, l’impression 3D, le big data ou encore l’intelligence artificielle sont autant d’apports technologiques que les acteurs du monde immobilier commencent à s’approprier.
La proptech fournit des outils, renforce également l’uberisation ; elle est ainsi pleine de menaces mais aussi de promesses pour de nouveaux modèles et de bénéfices sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La proptech vient finalement mettre un peu de concurrence dans ce secteur et pourquoi pas dessiner une nouvelle ère immobilière.

* Source : www.rent.immo

Un des atouts de la caution Crédit Logement est qu’une partie du montant versé au fonds mutuel de garantie (FMG) est éventuellement restituable au terme du prêt ou en cas de remboursement anticipé total. Aucun autre acteur ne propose cette possibilité et elle est réalisable grâce au principe de mutualisation des risques.

A la mise en place du crédit, le particulier verse des frais de garantie qui sont calculés par ligne de prêt et montant emprunté.

Ceux-ci sont composées en 2 parties :

  1. La commission de caution, elle est acquise à Crédit Logement en rémunération de son intervention et son montant est plafonné par prêt
  2. Et, une autre partie versée au FMG, pouvant éventuellement donner lieu à restitution de mutualisation au terme de la garantie dans les conditions prévues par son règlement

Pour que la garantie devienne effective, ces participations financières doivent être réglées au premier déblocage des fonds.

Par ailleurs, une fois que le prêt est remboursé en son intégralité et pour bénéficier de l’éventuelle restitution de mutualisation, aucune démarche n’est à réaliser par le/les emprunteur(s).

Etape 1 : Crédit Logement doit réceptionner de la part de la banque, qui avait consenti le prêt à l’origine, une notification de cessation de la garantie qui le libère de son engagement à l’égard du prêteur.

Etape 2 : Conformément à ses engagements, l’éventuelle restitution de mutualisation intervient toujours dans le mois qui suit celui de la réception de cette notification. A titre d’illustration, si la notification de cessation de la garantie est reçue dans le courant du mois de septembre, la restitution intervient dans le courant du mois suivant, soit en octobre.

Concrètement, si un prêt est remboursé par anticipation, la procédure de restitution reste la même que s’il est remboursé à terme, ce qui importe, c’est qu’il soit remboursé en intégralité.

Afin de connaître l’éventuel versement à venir, Crédit Logement vous invite à effectuer la simulation via son site Internet. Néanmoins, le taux de restitution évolue tous les trimestres en fonction des créances gérées. Celui affiché actuellement ne sera pas celui effectif au terme du trimestre précédant la fin de la participation de l’emprunteur au FMG : Simulateur du coût de la garantie Crédit Logement

Bon à savoirPour toute(s) autre(s) demande(s) liée(s) au(x) prêt(s) en cours et garanti(s) par Crédit Logement, l’emprunteur n’aura pas d’autres frais à régler. Et au terme de la garantie, il n’aura également aucuns frais de mainlevée à payer.

Lors de notre première étude début 2021, nous avions constaté des évolutions sur le comportement des emprunteurs, de réels bouleversements dans leurs habitudes et des envies d’ailleurs provoqués par la crise sanitaire, et en particulier suite au premier confinement de mars 2020 qui a tant marqué les esprits.

Deux ans et demi plus tard, nous avons voulu savoir où en sont les évolutions qui avaient été perçues, et aussi identifier les comportements des emprunteurs et dans quelles proportions ils ont été modifiés durablement. D’ailleurs, ces tendances sont-elles toujours aussi présentes ou s’estompent-elles avec le temps (le passage du projet à l’acte) ? Enfin, nous nous sommes interrogés sur l’uniformité ou non de ces transformations sur l’ensemble du territoire.
De manière générale, le périmètre de l’étude* se porte du T1 2018 au T2 2022, et les mêmes éléments ont été analysés : type de bien, changement de localisation, villes. Nous y avons exclu les opérations de rachat et le territoire des DOM/TOM. Du côté des résidences secondaires, pas de changement notable. Cet axe n’a donc pas été repris dans notre nouvelle étude.

Pour rappel, nous avions remarqué les modifications suivantes lors de notre première étude :

  1. volonté d’espace et de qualité de vie dans la recherche des particuliers
  2. augmentation de la part des maisons au détriment des appartements
  3. éloignement des zones urbanisées des grandes métropoles au profit des villes moins urbanisées, voire en zone rurale si les conditions de transport et de télétravail le permettaient.

Maison VS Appartement 

Toutes régions confondues, malgré quelques pics à 63 % concomitants à chaque période de confinement, la proportion de maisons reste stable : on est à 61 % contre 39 % d’appartements. En définitive, la modification sur le type de bien a été bouleversée mais est revenue à la normale depuis le début de l’année 2022.

Maintenant, pour s’intéresser aux différentes villes/régions, on constate que :

A Lyon, à partir du T2 2020, on remarque une baisse de la part des appartements au profit des maisons, mais celle-ci reste majoritaire à 67% contre 33%.

S’agissant du marché marseillais, la part des appartements baisse à 57% au profit des maisons 42%.

A Bordeaux, la ville qui truste les premières places que ce soit pour la qualité de la vie ou pour l’évolution à la hausse des prix ces 10 dernières années, portée par le projet Ligne à Grande Vitesse Paris Bordeaux. On y fait les mêmes constats que ses trois autres consœurs : la part des appartements reste majoritaire à 60 % contre 40 % pour les maisons.

Le constat est le même quant au marché montpelliérain : on revient à la situation d’avant la crise mais la répartition entre appartements et maisons était déjà très proche avant le COVID. Au T2 2022, on est à 53% de maisons vs 48% d’appartements.

L’Ile de France a pour particularité d’être moins pourvue en maisons. Avec une baisse à 81% d’appartements en 2020, on remonte à 84 % d’appartements contre 16% de maisons au T2 2022. Les maisons sont toujours majoritaires en Grande couronne (77, 78, 91 et 95) : 62 % au T2 2022. Le désir de maison se traduit en fait par un départ de la capitale.

Les mouvements dans les régions

Lyon
La part des lyonnais qui quittent la région est majoritaire avec une prédilection vers les départements limitrophes 38 et 01.

Marseille
La part des marseillais restant dans leur ville de résidence reste majoritaire mais quand ils quittent la région c’est essentiellement pour des départements limitrophes, principalement d’ailleurs le Var.

Bordeaux
La proportion des emprunteurs bordelais qui restent dans leur ville est majoritaire mais elle diminue. Ils sont 53% à rester dans leur ville de résidence. 47% quittent leur ville, dont 11% qui sortent même du département.

Montpellier
Les montpelliérains restent majoritairement dans leur ville de résidence. Par ailleurs, ils restent dans l’Hérault lorsqu’ils quittent Montpellier.

Paris
En moyenne, 56% des parisiens restaient sur Paris avant la crise. Aujourd’hui, ils sont 51% au T2 2022. Précédemment, on avait pu constater une inversion visible de la tendance avec une majorité de parisiens qui quittaient Paris en 2020 et même encore en 2021.

A y regarder de plus près, la part des parisiens qui quittent l’IDF s’accélère : 30 % quittent Paris pour la petite couronne (et donc pas vraiment vers la grande couronne) et 7% quittent carrément la région. Cette crise sanitaire a eu pour conséquence une accélération des départs de parisiens vers la petite couronne ou en dehors de la région IDF (prix et surface plus avantageux…).

On peut en conclure que la crise sanitaire a bien provoqué des envies d’ailleurs, cependant ces envies s’amenuisent progressivement depuis la fin 2021.

* Etude réalisées du T1 2018 au T2 2022 sur la production cautionnée, production mise en place. Exclusion des opérations de rachats et des DOM/TOM.