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Directrice de recherche au CNRS, Danièle Voldman, vient de publier une histoire du logement depuis le XVIIIème siècle à nos jours, histoire qui se confond avec celle des relations difficiles entre propriétaires et locataires.
À partir de la Constitution décrétée à la Révolution, le droit de propriété est inscrit dans les tables de la République. La propriété devient un droit inviolable et sacré. Les propriétaires ont le droit pour eux.
Mais rapidement, la Justice institue un juge de paix qui règle les différends de la vie quotidienne, dont les litiges propriétaires – locataires. En effet, propriétaires et locataires ont par nature des intérêts antagonistes, les uns recherchant le maximum de rendement, les autres souhaitant payer le moins possible.
Le développement industriel urbain attire en ville des ouvriers mal payés et les conditions de logement vont s’aggraver. On assiste à plusieurs révoltes. Le patronat va être sensibilisé sur la nécessité de loger les travailleurs. De son côté, l’État va estimer qu’il est de son devoir d’initier une politique du logement.
Effectivement. L’État va encourager cette aspiration car la propriété du logement facilite la paix sociale. Le propriétaire est responsable de la défense de son bien et de fait, un bon citoyen. Devenir propriétaire, c’est la garantie d’un toit, mais c’est aussi le moyen de gagner un peu d’argent, comme on le voit avec l’essor de solutions telles que Airbnb.
La révolution en matière de logement s’appelle Airbnb. Avec cette plate-forme de service, toute personne, propriétaire ou locataire de son logement, devient un loueur en puissance. La saga Airbnb commence en 2007 à San Francisco. Alors que tous les hôtels de la ville sont saturés, deux jeunes hommes, Brian Chesky et Joe Gebbia, ont l’idée de sous-louer une chambre de leur appartement, en offrant un matelas gonflable (airbed) et un petit déjeuner. AirBed & Breakfast est né, qui va devenir Airbnb. Dix ans plus tard, le site regroupe plus de 300 000 annonces, dont 50 000 logements en France.
Rappelons qu’en France, la réglementation n’autorise pas un locataire à sous-louer son logement, sauf accord écrit du propriétaire. Quant au propriétaire, les revenus tirés de la location de sa résidence principale sont fiscalement imposables, en général comme une activité commerciale imposable au titre des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC).